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Prisons privées : rentabilité, corps et justice. Quels enjeux pour nos sociétés ?

  • 30 Commentaires
  • À lire en premier !

Prisons privées : faits, données et perspectives

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    Une des prisons privées du Colorado. Une des prisons privées du Colorado. Ici : Crowley County Correctional Facility, géré par le n°1 du secteur : Corrections Corporation of America (CCA). © Philippe Brault

    Logos de CCA, Geo Group et Cornell

    Logos de Bouygues, Eiffage, Gepsa, Siges, Idex Groupe, Vinci et Spie Batignolles

    Depuis le milieu des années 80, la privatisation - totale ou partielle - des prisons est en marche. Elle a commencé aux États-Unis pour gagner tous les continents. Débats.

    La privatisation des lieux d’incarcérations revêt deux formes principales :

    1. La privatisation totale : une entreprise privée prend le contrôle à 100% d’une prison, y compris la surveillance des détenus. Jusqu’ici, seuls les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie l’ont expérimentée.
    2. La gestion mixte (appelée en France partenariat public privé, dit PPP) : une partie de l’organisation est déléguée à des opérateurs privés par les pouvoirs publics. Certains services (restauration, buanderie, nettoyage, supérette) comme la maintenance des équipements et des bâtiments, voire la formation professionnelle des détenus et la gestion des ateliers de travail des prisonniers, peuvent se voir confiés également à des entreprises privées. Dernièrement, le partenariat est allé jusqu’à comprendre la construction même des bâtiments. En 2009, la France comptait 38 établissements dits à gestion mixte sur une totalité de 194 établissements pénitentiaires.

    Si ses contours dans le monde diffèrent, la privatisation rampante du secteur doit son essor à des raisons similaires : explosion de la population carcérale, vétusté des équipements existants, restriction des budgets publics...

    Aux États-Unis

    C’est le premier pays à avoir franchi le pas. Dès 1984, une prison totalement privée - surveillance comprise - ouvre. Malgré des réserves sévères, y compris du Congrès américain, qui mettra en garde sur les conflits d’intérêt possibles entre rentabilité et détention, le secteur va exploser. En 2006, le privé a la main sur environ 7 à 10% de la totalité des emprisonnements aux États-Unis (source : Quick facts about prison privatization [PDF]). Son modèle économique est basé sur le nombre de prisonniers. Aujourd’hui, le coût moyen par jour d’un détenu est environ de 55 dollars. Ce montant fait l’objet d’un contrat et il est versé aux entreprises carcérales privées par les différents Etats américains.

    Dans les années 90, la privatisation va alimenter la chronique judiciaire. Notamment lorsque des magistrats seront confondus pour avoir touché des pots-de-vin, en échange de transferts de prisonniers dans certaines prisons privées, comme le raconte Frank Smith dans notre film Prison Valley.

    De nombreux contre-arguments portent sur des questions morales, particulièrement vives dans ce pays. Pour certains opposants, la privatisation des prisons sonne comme une réactivation du système esclavagiste et de la pratique du convict leasing (le prêt de prisonniers par l’État à des entrepreneurs privés).

    Pour d’autres, le secteur privé apparaît comme une solution alternative, à l’heure où l’Amérique coupe ses budgets publics.

    Dans la majorité des cas, les prisons privées n’accueillent pas les détenus jugés les plus dangereux. Elles revendiquent un taux d’occupation moindre que les prisons publiques, et un taux d’encadrement dans la moyenne. Ce que contestent de nombreux syndicats et militants que nous avons rencontrés à Denver comme à Cañon City (Colorado).

    Deux tiers du secteur sont dominés par deux géants :

    • Corrections Corporation of America (CCA) : le groupe, créé à Nashville (Tennessee) en 1983, gère 63 centres pénitentiaires, et en possède 44, dans dix-neuf États. Soit 85 000 places. CCA aime à se présenter comme la quatrième plus grosse compagnie du système carcéral américain, après le gouvernement fédéral et deux États. Au 31 décembre 2009, CCA a dégagé un bénéfice net de 155 millions de dollars pour 1,584 milliard de dollars de chiffre d’affaires. CCA est coté au New York Stock Exchange depuis 1994. Il a refusé de nous recevoir malgré nos multiples demandes.
    • Geo Group (ex-Wackenhut) : il affiche 61 centres de détention, 60000 places, 13000 employés, et se proclame leader mondial dans la prestation des services correctionnels. Geo Group est implanté en Australie (depuis 1991), au Royaume-Uni (depuis 1994), en Afrique du Sud (depuis 1999), à Cuba et au Canada. N°2 des prisons privées, Geo Group a annoncé un bénéfice net de 58,9 millions de dollars en 2008.
    • Un troisième groupe, Cornell a, lui, dégagé un bénéfice net de 26 millions de dollars en 2008. Créée dans le Delaware en 1996, sa branche carcérale emploie plus de 4000 personnes dans près de 70 établissements.

    En France

    La privatisation des prisons y reste partielle mais en progression. C’est la loi Chalandon du 22 juin 1987 qui a ouvert les prisons au secteur privé. Un mouvement renforcé en 2002 par la Loi d’orientation et de programmation judiciaire, qui prévoyait un programme de modernisation du parc pénitentiaire (13200 places). Budget : 1,4 milliard d’euros.

    Selon cette loi, le partenariat public privé permet de déléguer aux entreprises privées tout ce qui ne relève pas des fonctions régaliennes de l’État, à savoir la direction des prisons, la surveillance des détenus, et le greffe. Tout le reste devient privatisable. Y compris, et surtout, la conception et la réalisation de certaines prisons, l’État s’engageant alors à verser un loyer sur une longue durée, selon le coût de fabrication des bâtiments.

    Des problèmes de conception dans ces prisons semi-privées, comme un système défectueux de serrures à Roanne ou de réseau électrique à la centrale de Mont-de-Marsan, en décembre 2008, qui avait mis hors-circuit éclairage, chauffage, caméras, téléphones et système d'ouverture des portes, ont attiré les critiques. Pour beaucoup, les exigences de rentabilité sont incompatibles avec les besoins de qualité.

    Récemment, ce sont les plans et les codes confidentiels d’une nouvelle prison qui ont été dérobés. Ils étaient contenus dans quatre ordinateurs portables d’un constructeur réputé.

    Les entreprises bénéficiaires de cette ouverture au privé appartiennent pour la plupart au secteur de la construction ou des énergies. Elles forment un oligopole. Parmi elles, on trouve :

    • Bouygues : ses filiales DV Construction, GTB Construction et GFC Construction ont réalisé une demi-douzaine de centres pénitentiaires en France, comme à La Farlède (Var), Chauconin-Neufmontiers (Seine et Marne) et Liancourt (Oise). En 2005, le leader mondial du bâtiment a signé un contrat de 140 millions d’euros pour les futurs centres pénitentiaires (communiqué de presse [PDF]) de Mont-de-Marsan (Landes), Bourg-en-Bresse (Rhône-Alpes) et Rennes (Ille-et-Vilaine). En 2008, Bouygues a raflé le contrat de construction des centres de Nantes (Loire-Atlantique), Annoeullin (Nord) et Réau (Seine-et-Marne) (dossier de presse [PDF]), moyennant le versement d’un loyer sur 27 ans pour une valeur de 40 millions d’euros hors taxes.
    • Eiffage : en 2006, le n°3 du BTP en France remporte son premier contrat de quatre établissements pénitentiaires (Roanne, Nancy, Lyon-Corbas et Béziers). Le premier ouvre à l’été 2008. Un établissement comme celui de Nancy-Maxéville est estimé à 69 millions d’euros. Pour ce dernier, l'État paiera pendant presque trois décennies un loyer annuel de 9 millions d'euros à son mandataire privé. Liste des concessions et PPP d'Eiffage
    • Gepsa : une filiale de Cofely, elle-même filiale de GDF-Suez. Créé en 1990, Gepsa est l'un des principaux partenaires de l’Administration pénitentiaire et intervient dans quinze établissements en gestion mixte affirme la société, qui se dit également spécialiste du Facilities Management (source).
    • Siges : une filiale du groupe Sodexo, implanté actuellement dans sept établissements du nord de la France. Son site web précise : Nous nous interdisons d'exercer notre activité dans les pays où certains détenus sont condamnés à la peine capitale. C'est pourquoi Sodexo n'a jamais exercé cette activité aux États-Unis, par exemple.
    • Idex : Premier Groupe indépendant français de services à l’énergie et à l’environnement propose également des compétences en facility management. Idex pilote en partie les nouvelles prisons de Poitiers, du Mans, et bientôt du Havre (source).

    D’autres grands noms français du bâtiment, comme Spie Batignolles et Dumez (Vinci Construction), ont également investi ce marché en pleine expansion.

    Autre point de discorde : le travail et la formation professionnelle proposés aux prisonniers dans ces mêmes établissements. Le salaire minimum horaire serait ainsi de 3,27 euros en maison d'arrêt et de 3,54 euros en centre de détention, contre 7,61 euros hors prison. En 2006, le Conseil économique et social a pointé les carences en la matière de ces prisons privées. D’où la conclusion de Gonzague Rambaud et Nathalie Rohmer dans leur livre Le Travail en prison [Éditions Autrement, janvier 2010] : en confiant à des entreprises privées les clés des prisons qui sortiront de terre dans les prochaines décennies, le ministère de la Justice offre un marché juteux à des multinationales (…). Côté détenus, la plus-value en termes de travail et de formation professionnelle se perçoit difficilement, excepté au détour d’une opération promotionnelle, présentant le parcours exceptionnel d’une petite cohorte de prisonniers, choisie avec minutie. Après vingt ans de privatisation du parc pénitencier, force est de constater que le privé ne fait pas mieux que l’Administration pénitentiaire (publique, elle, NDLR) : l’offre de travail qualifiant, le nombre et la qualité des formations professionnelles fait tout autant défaut dans les prisons privées.

    Pour en savoir plus — États-Unis

    Pour en savoir plus — France

     
    Posté par David Dufresne Équipe Prison Valley
    le 23/03/2010 (édité le 21/04/2010)
    Pour signaler une correction ou une clarification, contactez l'équipe de Prison Valley
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    • unk-pablo
    • le 22/04/2010 (édité le 03/05/2010)
     
    Pas étonnant, le contraire m'aurait étonné...
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    « Son modèle économique est basé sur le nombre de prisonniers. Aujourd’hui, le "coût" moyen par jour d’un détenu est environ de 55 dollars. Ce montant fait l’objet d’un contrat et il est versé aux entreprises carcérales privées par les différents Etats américains. » ça veut dire quoi concrètement ? j'ai du mal à comprendre la relation homme -> profit dans le cadre d'une prison ; à l'aune de ces informations, la communication présidentielle et ministérielle, ainsi que médiatique, concernant le couple police/justice peut être expliquée ! A l'ère du manque de logements, j'ai une idée assez folle : suffit de nationaliser les prisons privées pour les aménager en résidences (à l'instar des casernes militaires françaises dépeuplées suite aux réformes de l'armée et données au Ministère de l'Enseignement supérieur pour les transformer en campus) !
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    Bonjour,

    Il y a de nombreuses années, Nils Christie (criminologue norvégien ou suédois) a écrit un livre intitulé : L'INDUSTRIE DE LA PUNITION. Ce titre veut tout dire et PRISON VALLEY montre bien les dangers de la privatisation des prisons.
    Dans notre système capitaliste, quel est l'objectif d'une entreprise ? c'est de développer son chiffre d'affaire (pour augmenter la rentabilité de son capital)
    --> L'intérêt bien compris des entreprises telle que Bouygues ou autres est de construire de plus en plus de prison
    --> Pour montrer la nécessité de construire de nouvelles prisons, il faut que les anciennes soient pleines de personnes incarcérées
    --> Bouygues et consort font du "lobbyisme" (certes très discret mais efficace) pour développer auprès des citoyens et des politiques un sentiment de peur permanent et le bien fondé de politiques "tout répressif" dont le but est d'augmenter le nombre de condamnations à des peines d'enfermement --> pour loger ce surplus de condamnés, il faudra donc construire de nouvelles prisons! CQFD

    La privatisation est un grand danger pour les démocratie et les libertés des citoyens.

    Cordialement

    YC bénévole visiteur de prison (www.anvp.org) depuis 20 ans
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    Le capitalisme montre une fois de plus ces horribles limites.
    Tout se vend, tout s'achète dans une circulation de valeurs
    qui n'ont plus de réalité matériel.
    C'est devenu un service que de garder quelqu'un en prison.
    Les gardiens de prison devront être ironiquement qualifiés
    dans les emplois de service à la personne ou de garde chiourme.
    Le cynisme du capitalisme n'a pas de limite quand il s'agit de mineurs incarcérés.

    C'est un énorme danger pour nos libertés civiles si la condamnation de quelqu'un
    devient un enjeu économique.

    On pourrait ainsi réfléchir à la notion de l'esclavage dans les sociétés développées.

    L'addiction est un moyen de contrôler les populations
    Le crédit est un autre moyen de contrôler les populations
    Le crédit à la consommation est un moyen pour soumettre les populations.
    Et la prison est la réponse ultime en cas d'erreur, de rébellion et plus rarement de crime patent.
    C'est un moyen d'occuper de façon rentable ceux que l'on a proscrit.
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    En 1999, Loic Wacquant, sociologue, écrivait une étude sur le système carcéral américain intitulé : 'Les prisons de la misère'. Il y dénonçait entre autre la criminalisation de la pauvreté et les dérives des prisons privées américaines gérées par des entreprises quotées en bourse. Il prédisait les même risques de dérives à venir en Europe. A lire absolument.
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    Bonjour,
    Désolé pour cette question naïve mais je ne comprends pas comment les prisons privées peuvent se développer.
    En effet, qui paie pour le fonctionnement de ces prisons privées? C'est bien l'état, qui en "sous-traite" en quelque sorte la gestion. Or le but de ces prisons privées est bien de faire du profit et donc elles offrent un service forcément plus cher que s'il était pris en charge par l'état lui-même. Dans ce cas, comment la privatisation peut-être intéressant pour l'état?
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    @Goupil72: je me permets de vous renvoyer au film et, plus particuièrement, à l'une des vidéos que vous trouverez sur le lit à propos des prisons privées. Regardez aussi la vidéo bonus de Donna Como (carnet d'adresses). Les deux expliquent sur quoi se base le modèle économique des prisons privées. Merci pour votre participation!
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    Je pense que l idee des prison rentable change la place et la raison de la prison meme dans la societe : normalement la prison devrait etre un chemin vers la re-integration des individus dans la societe. La societe devrait profiter du fait que des individus de nouveau capables a vivre et agir dans la societe sortent de la prison - mais non du fait de la rentabilite de la detention meme des prisonniers devenus esclaves du systeme...
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    L’une des personnes interrogées dans votre documentaire sur ce qu’est la peur pour lui répond que c’est de léguer à nos enfants un monde où toutes les relations humaines soient régies par la loi du profit capitaliste. Vous faîtes la démonstration que ce cauchemar est (presque) déjà là. Le travail sous payé des prisonniers permet aux entreprises qui les emploient de dégager une marge de rentabilité maximum, les fabricants et gestionnaires de prisons privées travaillent à l’augmentation continue de la population carcérale étant payé à la journée/prisonnier, les commerçants de la ville attendent les retombées financières des familles de détenus en visite/parloir et les habitants employés dans les prisons veulent également des prisons bien pleines garants de plein emploi (on voit le désespoir des derniers gardiens dans la prison de femmes vide exactement comme des salariés se désespèrent des délocalisations). Nous sommes en plein dans le cynisme capitaliste habituel encore augmenté du fait que les prisonniers ne peuvent se défendre tout comme les travailleurs sans papiers face à leur employeur. Au-delà du débat pour ou contre l’incarcération c’est le procès des états démocratiques qui renoncent à fixer et faire respecter des règles éthiques dans la jungle libérale. Et au-delà de ces états, c’est le procès des citoyennes et citoyens de ces pays qui ont la capacité démocratique d’élire des dirigeants affichants au moins cette volonté mais qui portent au pouvoir les marionnettes des grandes entreprises.
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    Bonjour à tous et félicitations pour ce travail remarquable et innovant.
    Le capitalisme n'est pas seulement cynique, il est extrêmement habile. En effet, il joue très largement sur une idée bien répandue (en particulier aux EU) qui est celle que l'Etat etant trop présent , le citoyen paye trop pour qu'il puisse agir. Ainsi, que l'Etat se désengage de certaines de ses missions, vers des entreprises privées (qui feront mieux le boulot, pense-t-on, car le privé est plus efficace), pourquoi pas ? Et tant mieux puisque ça permettra de baisser les impôts. En même temps, on ne saisit pas tout de suite où se situe la faille dans ce désengagement : des entreprises pour garder les prisonniers, ou assurer la sécurité dans les villes, ou faire la guerre en Irak, ou éduquer les enfants...où est le problème ? On oublie que le but de entreprises est de maximiser les profits. Mais comment fait-on pour maximiser des profits sur la sécurité ou l'éducation sans remettre en cause le droit à la qualité ?
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    ce documentaire est absolument terrifiant, d'autant plus que l'on peut prévoir la même dérive en France dans peu de temps. Je ne vois pas comment ce système pourra s'arrêter, les actes de résistances semblent tellement dérisoires par rapport à ce rouleau compresseur. Je viens de voir le film de Colline Serreau (solutions locales pour un désordre global) qui heureusement nous propose des voies de sortie en ce qui concerne l'agriculture et l'agro-industrie; pour ce qui est du sujet des prisons, existe-t-il des alternatives pratiquées ailleurs ? comment faire pour que cet outil de répression qui devrait être un ultime recours devienne un outil d'enrichissement dans les mains du néo-libéralisme avec toutes les dérives que cela sous-entend ?
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    La privatisation des prisons repose avant tout sur des choix politiques. On peut se demander quelle est la motivation des parlementaires qui vont voter pour libéraliser le système pénitentiaire... Quel intérêt sur le plan économique pour un état ? Aucun. Cela coûte beaucoup plus cher à la collectivité, en revanche cela rapporte beaucoup plus aux entreprises privées. J'en conclu que les hommes politiques qui soutiennent ces projets de privatisation en retirent un intérêt économique personnel. Pas obligatoirement un intérêt direct. Ce serait de la corruption. On peut imaginer des cabinets d'avocats d'affaires dont feraient partis ces mêmes hommes politiques qui seraient les prestataires privilégiés des groupes privés en charge des prisons privées, sans compter les appuis financier de ces groupes industriels... Bref, de la corruption déguisée... Dans notre pays, la voie est déjà tracée : plus de répression donc plus d'incarcération !!! Il va falloir trouver de la place.. Et notre président est un amoureux du système américain... On a le droit d'avoir peur.
  14.  
     
    quel monde, quel monde!!!!!!!!!

    je ne comprends vraiment pas tout...........soit nous sommes trop nombreux sur terre, soit, on devient débile.....

    Enfin, le bonheur est sur le chemin............
  15.  
    • Cyrille
    • le 27/04/2010 (édité le 27/04/2010)
     
    Il me semble qu'en France un des constructeur de prison c'est Bouygues, et ensuite il loue l'établissement il vend la nourriture etc... une mine d'or pour le privé on fait en France exactement comme au USA.
  16.  
    • z26z
    • le 05/05/2010
     
    A partir du moment où le privé entre en compte, c'est dorénavant le profit qui prime; la rentabilité.
    Contrairement à une gestion publique où disons le "bien être" demeure malgré tout.
    Au delà du problème de l'emprisonnement comme peine (loin de blanchir le coupable et de le rendre meilleur), il y a aujourd'hui celui de l'obligation d'apporter des prisonnier pour faire fonctionner la machine.
    Quand bien même ils y auraient moins de criminels en réalité, le secteur privé accepterait t'y de s'y soumettre ? Non : d'où les lobbys...
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    Ne pas condamner quelqu un, parce que le doute doit profiter à l accusé par exemple, revient par conséquent à faire perdre de l argent à un groupe privé, ce qui est anti économique. Gageons que les doutes seront de moins en moins favorables à l accusé.
  18.  
     
    @Davidsharpe: la question du rapport condamnations / rentabilité est, en effet, clairement posée chez ceux qui débattent du sujet. Dans tous les pays où la privatisation des prisons est allée loin, cette question s'est en effet posée. Vous pourrez trouver, si vous le souhaitez, quelques éléments dans la vidéo sur le lit du motel: http://prisonvalley.arte.tv/fr/#/riviera-motel/bed/forum-private-prisons/

    A bientôt ,-)
  19.  
    • David Dufresne Équipe Prison Valley
    • le 02/07/2010 (édité le 02/07/2010)
     
    A lire, l'interview (anonyme) d'un resposable de Gepsa, opérateur privé dans certaines prisons françaises...
    http://prisonvalley.arte.tv/fr/forums/discussion/162/un-responsable-de-gepsa-operateur-prive-dans-certaines-prisons-francaises-parle/
  20.  
    la répression de ces dernières années montre que des places de prison il va y en avoir ,comment nous faire croire que nous vivons dans des pays de liberté ,que les hommes sont égaux ?
  21.  
     
    La gestion privée peut bénéficier aux prisons à condition que l'état conserve le contrôle. La privation de liberté, fonction régalienne ne doit pas être entièrement déléguée aux sociétés privées.
  22.  
     
    Pour que l'industrie pénitentiaire se développe, il faut envoyer plus de prévenus en prison et pour des durées de peine plus longues.

    C'est ce à quoi s'applique les gouvernements depuis 15 ans, en allongeant la durée des peines, en augmentant le nombre de condamnés avec l'instauration des peines planchers (2008), voire en réinstaurant la prison à vie (la rétention de sureté).

    Cette politique ne vise pas seulement la croissance de l'industrie pénitentiaire mais aussi à diffuser un message destiné majoritairement à une certaine catégorie de population. Celle qui subit directement et majoritairement cette surenchère dans la répression.

    La population ciblée par ces mesures est majoritairement la classe populaire; pour s'en convaincre il suffit d'assister une journée aux comparutions immédiates dans un tribunal correctionnel, les prévenus sont essentiellement des jeunes, originaires des classes populaires.

    Et le message qui leur est destiné semble être : "accepte les boulots de crotte payés des miettes, les autres voies conduisent irrémédiablement à la prison".

    Cette politique pénale punitive fait le jeu des multinationales de l'emprisonnement mais aussi celui d'une société de plus en plus injuste qui, pour tenir, doit verrouiller les issues, décourager les alternatives et les révoltes.

    Cf "Les prisons de la misère" ou encore "Punir les pauvres" de Loïc Wacquant
  23.  
     
    Juste une petite question précise, un peu en deçà des considérations plus globales exprimées ici ...

    Dans une prison totalement gérée par une entreprise privée (gardiennage compris) ... Tout manquement au règlement doit être sanctionné d'une façon ou d'une autre ... y compris par un allongement de la durée de la peine ? ...

    Et puis tant qu'on y est, une autre : ces prisons privées sont rémunérées en partie au moins par l'Etat ... donc nos impôts ... ça ressemble quand même fort à un détournement de fonds publics, non ?
  24.  
     
    Et si tous les prisonniers se mettent en greve, seront ils libérés pour laisser la place à des prisonniers plus dociles ?

    Ca me fait penser à un mix entre matrix et l'esclavage ! Comment sortir de ce systeme ?
  25.  
     
    goodness gracious.
  26.  
     
    Les prisons privées constituent un retour discret à l'esclavage, ou du moins à une forme de servage dont les "vilains" ne peuvent s'échapper. Les dérives sont si nombreuses par rapport aux valeurs des démocraties modernes que leurs citoyens risquent de rester incrédules devant les rares témoignages de la trempe de Prison Valley. Vivement une prise de conscience généralisée.

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