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Supermax : jusqu'où aller dans les privations de liberté ?

  • 57 Commentaires
  • À lire en premier !

Les éléments du débat sur Supermax

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    Supermax Au pied des Rocheuses, au bout de la plaine du Colorado : l’une des prisons les plus sûres au monde. Supermax, comté de Fremont, Colorado.

    Supermax La prison Administrative Maximum est fondée sur l’idée de la privation sensorielle selon Allen Rexford, officier correctionnel à Supermax et premier vice président de la branche prison du syndicat American Federation of Government Employees.

    Photographies © Philippe Brault

    Lettre Supermax Lettre de refus du Bureau des prisons de Washington de laisser entrer l’équipe de Prison Valley à Supermax. La seule fois où des médias y furent tolérés, ce fut le 11 septembre 2007 : ils étaient triés sur le volet.

    Fondées sur les privations sensorielles, les conditions d’enfermement et d’isolement à Supermax sont particulièrement dures. Jusqu’où peut-on aller dans la privation de liberté ?

    Le nom officiel de Supermax est United States Penitentiary Administrative Maximum Facility Florence, d'où l'un de ses surnoms : ADX Florence, l'autre étant l'Alcatraz des Rocheuses. Supermax est un établissement de très haute sécurité géré par le gouvernement fédéral américain. Il est situé au sud de Florence, dans le comté de Fremont (Colorado). Des quatre établissements du vaste Florence Federal Correctional Complex (FCC), dont il est l'étendard, Supermax est le plus éloigné de la route. Plus de 20% de ses 400 détenus (environ) sont accusés d'avoir tué un autre prisonnier dans une autre prison.

    Ouverte depuis 1994 (coût de la construction : 60 millions de dollars), Supermax a été conçue pour héberger les prisonniers jugés les plus dangereux de l'Amérique. Les principaux condamnés pour terrorisme des États-Unis y sont incarcérés. Plusieurs chefs de gangs nationaux, quelques caïds de la mafia, des multi-meurtriers ou des leaders suprémacistes blancs y purgent des peines à perpétuité. Les prisonniers les plus surveillés n'ont droit, pour seul contact humain, qu'aux échanges avec leurs gardiens. Ils sont confinés jusqu'à 23 heures par jour, seuls dans leur cellule de 3,5 mètres sur 2 mètres, avec isolement phonique.

    Selon l’avocate Colleen McGuire, interviewée dans Prison Valley, Les techniques de privation sensorielle sont des pratiques barbares qui ont été exportées des prisons maxi-max américaines à Guantanamo.

    En 2007, Amnesty International écrivait : Au sein de l'ADX Florence, la seule prison fédérale Supermax (niveau 6) aux États-Unis, la population carcérale générale a la possibilité d'intégrer des groupes récréatifs à chacun des trois niveaux de sécurité ; les prisonniers détenus dans les cellules solitaires du quartier de haute sécurité (QHS) de l'ADX Florence ont le droit à la télévision, la radio et peuvent effectuer des activités manuelles dans leur cellule, à moins qu'on leur retire cette autorisation pour des raisons disciplinaires. Les détenus des Camps 5 et 6 n'auraient aucun accès à de telles dispositions. Les cellules isolées de l'ADX Florence ont une vue sur la cour d'exercice extérieure.
    Détenus de Guantánamo à l'isolement : des conditions cruelles et inhumaines [PDF]

    Pour tenter de faire taire les critiques, le Bureau des Prisons de Washington DC a organisé en 2007 un Supermax Tour, particulièrement encadré, avec quelques-uns des médias les plus influents du pays : le Washington Post, le Los Angeles Times, CNN, Fox News, l'émission 60 Minutes de CBS et deux journaux locaux. C'était le 11 septembre 2007, six ans jour pour jour après les attentats contre le World Trade Center, donnant à l’avènement médiatique, et au bâtiment lui-même, sa pleine mesure. C'est à cette occasion qu'un ancien gardien parla de la région comme d'une version clean de l'enfer. Expression que nous avons reprise au début du film Prison Valley.
    CBS News

    De leur côté, plusieurs syndicats soulignent le manque de personnel : lors de son ouverture, Supermax comptait 372 gardiens pour 265 prisonniers. En 2001, ils étaient 331 fonctionnaires pour 386 prisonniers. En 2005, deux prisonniers sont morts dans l'enceinte de la prison.

    En 2009, le nom de Supermax a été évoqué à plusieurs occasions comme pouvant être le lieu de détention des prisonniers du camp de Guantanamo, promis au démantèlement. Projet sans suite, apparemment, et qui avait suscité un léger mouvement d’inquiétude locale.

    Documents et liens

    Parmi les détenus de Supermax...

    • Theodore Kaczynski Theodore Kaczynski, dit Unabomber, condamné à perpétuité pour attentats aux colis piégés ou à la bombe, dont trois mortels.
      Photo © AFP
    • Zacarias Moussaoui Zacarias Moussaoui, condamné à perpétuité en 2006, pour complot en liaison avec les attentats du 11 septembre 2001.
      Photo © AFP
    • Timothy McVeigh Timothy McVeigh, condamné pour attentat au camion piégé à Oklahoma City en 1995 (168 morts). Exécuté par injection létale le 11 juin 2001.
      Photo © SIPA
    • Richard Reid Richard Reid, dit Shoe-Bomber, condamné en 2003 à 120 ans de prison, pour avoir dissimulé des explosifs dans ses chaussures sur le vol 63 d'American Airlines.
      Photo © AFP
    • Terry Nichols Terry Nichols, condamné pour avoir co-organisé l'attentat d'Oklahoma City du 19 avril 1995 (168 morts).
      Photo © AFP
     
    Posté par David Dufresne Équipe Prison Valley
    le 22/12/2009 (édité le 21/04/2010)
    Pour signaler une correction ou une clarification, contactez l'équipe de Prison Valley
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    Des prisonniers en sortent de cette prison?
    La liberté doit être déroutante quand on sort d'un pareil bloc de béton.
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    Question intéressante, peut-être qu'il n'y a que des détenus qui sont là à perpétuité.
    Je comprends pas ces conditions d'enfermement, j'arrive même pas à imaginer, tout le reste de leur vie comme cela... Je pensais que la prison à vie devait suffir pour "punir" les incarcérés, mais non, il faut en plus qu'ils leurs fassent vivre l'enfer dans l'enfer !
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    la privation sensorielle, un vaste sujet, à lire " la stratégie du choc " de naomie klein, vers un capitalisme du désastre, c'est un pavet mais on ne voit plus le monde de la même manière après l'avoir lu
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    intéressant....
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    À lire, Naomi Klein, effectivement.
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    Bonjour,
    Tout d'abord bravo pour cette initiative et sa mise en forme. C'est original et très intéressant.
    Ensuite, j'ai également des difficultés à comprendre ce type d'enfermement. Je ne vois vraiment pas comment ces personnes vont sortir, je veux dire, dans quelles conditions physique et morale, mais aussi avec quel aménagement de peine (est-ce que c'est traduit en américain? Pas sûre, vu cette prison :-) ).
    Question: Est ce qu'il existe des contrôles des lieux de privations de liberté aux Etats-Unis?
    Je continue le périple!
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    Les conditions de détention en QD (quartier disciplinaire) sont exactement similaire ... en France !
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    Ce genre de detenu ne peut meme plus etre utile pour la societe.
    Si seulement il existait un moyen de les faire payer leur dette envers autrui.
    Autrement qu'en restant isoler et ne pouvant rien faire de leur journee,
    a part en vouloir encore plus a un systeme qu'ils haïssaient déjà.
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    Pour ma part, je pense que le mode de vie que l'on impose aux détenus doit être "proportionnel" aux crimes qu'ils ont commis.
    C'est vrai que l'exemple de la prison SuperMax fait froid dans le dos. Mais je pense aussi qu'elle possède un rôle dissuasif.
    En tout cas, bravo pour ce que je considère comme le premier Web-documentaire digne de ce nom !
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    - Pour repondre au commentaire d'eyal90, je doute vraiment que cela puisse jouer un caractere dissuasif. Les personnes incarcerees dans ce genre de prison etaient surement toutes pretes a mourir pour leurs actes. Leur engagement est tel que rien ne peut les arreter (selon moi). Mais c'est sur que c'est plus facile pour les proches des victimes ou le reste de la societe d'imaginer que ces criminels vivent un enfer (de notre point de vue) plutot que de les savoir dans des "lieux privatifs de liberte" dans lesquels ils peuvent encore interagir avec d'autres personnes, regarder la television, lire...
    - Si ce genre de condamnation etait generalisee pour les crimes tres graves, le taux de support de la peine de mort baisserait surement. Apres reste a savoir ce que l'on considere comme plus inhumain, l'isolation totale a (reelle) perpetuite ou la condamnation a mort.
    - Par contre je suis d'accord avec un precedent commentaire qui disait que ces personnes haissent encore plus le systeme. Mais a leur niveau de crime, peut on encore esperer une reintegration dans la societe? Je ne le pense pas.
    - Les privations de liberte sont certes moins acceptables quand on prend en compte la possibilite d'erreurs judiciaires et s'il y a des cas ou la condamnation est non proportionnelle au crime.
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    trop bien fait merci arte pour revenir au sujet sure que c'est dur mais pour les familles de victimes c'est aussi dur non?
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    Est-ce que les mots d'éducation et de réinsertion sont enfermés avec les prisonniers, dans une charte, un réglement intérieur de la prison?
    Sinon merci pour le road ride!
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    c'est le grand luxe: ils ont le sable, le soleil, les serpents, les cactus et la télé...
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    et moi qui pensais que la série "OZ" n'était que fiction....je vois maintenant d'où vient l'inspiration...
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    • lexxo1000
    • le 23/04/2010 (édité le 23/04/2010)
     
    Cette prison n' était plus un secret depuis que certaines séries américaine en on fait leur "complexe", ceci dit avoir un témoignage intra est plutot rare et d' une grande valeur.
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    Intéressant.
    En effet Oz semble bien moins fictionnelle ça...
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    Des conditions de détentions qui doivent rendre totalement fou. La personne détenu, quelque soit son délit, devient forcement asocial et ne peut pas retrouver une vie normale après un tel traitement !!! C'est tout simplement inhumain. Je suis certain qu'on ne leur laisse même pas la possibilité de se suicider et de mourir dans la dignité pour s'évader de cet enfer "clean". C'est presque pire de la peine capitale !
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    Le contraste est saisissant entre le régime des condamnations pénales en Amérique et en Suisse... Hum, à mon avis, ils vont droit dans le mur!
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    @mikagaia
    ok, c'est extremes comme mesures mais quand on voit le profil des detenus de cette prison "a part", on se rend compte que ce n'est pas le petit dealer de quartier qui a fait une erreur de jeunesse et qui pourrait se racheter. La, on est dans du cas tres lourd qui a pris des peines exemplaires de la demesure americaine (ie 120 ans de prison ou similaire). Ces gens ne sortiront pas, et ne seraient de toutes facons peut etre pas cliniquement aptes a une reintegration dans la societe. Alors si ces personnes ont tue a grande echelle et pour des raisons ideologiques plutot que sous l'effet d'une pulsion (terrorisme, racisme...) et qu'elles seront enfermees a perpetuite, doit on leur laisser "la vie belle" (tele, interaction sociale...) ou bien leur en faire baver (pour peu qu'ils ressentent encore quelque chose)? Je n'accepte pas sans discussion mais pour certains cas, ces traitements ne me paraissent pas incomprehensibles, tout comme d'autres defendent la peine de mort pour certains crimes.
    La question (psychologique) serait peut etre aussi de savoir si mettre en place ce genre de mesures est destine a faire plus de mal aux detenus ou plus de bien aux familles de leurs victimes et au reste de la societe?
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    D'abord bravo pour ce travail documentaire, tant sur le fond que sur la forme. Je ne sais pas encore ce qui de l'un prime sur l'autre, la suite me le dira. En ce qui concerne les conditions d'incarcération au Supermax, le concept de privation sensorielle me renvoie aux conditions de détention réservées aux membres de l'IRA dans les années 70 (mais à l'époque, éclairage artificiel seulement et 24h sur 24, silence absolu, pas de TV, isolement permanent...). Ce type d'établissement pose la question du rôle de la prison qu in 'est clairement pas qu'un "lieu privatif de liberté". Il y a plus que du confinement sécuritaire, il y a une volonté de priver les détenus de leur humanité. Il y a une dimension "purgatoire", un lieu qui se situe déjà dans la mort. En témoigne cette phrase -"dans la cour, tout ce qu'ils peuvent voir, c'est le ciel."
    A noter la constante de tous les établissements pénitentiaires: la place essentielle des surveillants. On pourrait imaginer un établissement sans contact humain. Régulé à distance et jusqu'aux repas distribués par des automates. D'ailleurs la deshumanisation des prisons qu'autorise désormais la technologie est au coeur de l'actu pénitentiaire en France, notre actuelle ministre de la Justice interrogeant la pertinence de la construction d'établissements modernes certes mais s'apparentant à des usines carcérales deshumanisées dont les cellules et les coursives sont administrées à distance par un personnel réduit.
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    Il n'y a pas que dans les Supermax qu'on reste dans sa cellule de quelques mètres carrés avec une autre personne 23 heures sur 24. Même sans être au mitard, même sans être "puni" parce qu'on a pas porté le pantalon de la couleur réglementaire parce qu'une nouvelle règle édictée sur la couleur des pantalons n'avait pas encore été diffusée et qu'on ne pouvait donc pas la respecter...

    Plusieurs années là-dedans, et on devient un animal avec des codes spécifiques totalement inadaptés à l'extérieur mais nécessaires pour survivre à l'intérieur. Quand on sort, c'est avec quelques dollars en poche, pas de papiers, (pour avoir les papiers il faut un logement, qui dit logement dit travail, qui dit travail dit attention le casier judiciaire est en ligne dans la plupart des Etats) bref, retour assuré dans les lieux assez rapidement.

    La privation sensorielle, je l'ai vécue de près avec un ami cher emprisonné aux USA. En 2009, au bout de 9 mois passés seul dans une cellule sans jour, sans TV, avec le droit de lire deux livres par semaine, 3/4 d'heure de sortie par jour les chaînes aux pieds, la lumière allumée 24 h/24, comment ne pas devenir FOU ? Schizophrène, paranoïaque ? La panoplie totale. C'est juste ni plus ni moins que de la torture et ça ne sert à rien puisque ça les rend dingues et les remonte encore un peu plus contre la société. Echec assuré. On en fait des épaves, là où pour la plupart, il y aurait sans doute quelque chose d'humain à sauver.
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    La question qui a déjà été posée est : est-ce que certains détenus sortiront un jour?

    Car si il s'agit d'une prison dans laquelle on entre en sachant qu'on en ressort plus jamais, c'est que tous les criminels sont vraiment des personnes très dangereuses, et encore une fois je répète des propos antérieurs aux miens mais, quand on voit que certains ont tué des centaines de personnes, on se demande si l'on doit faciliter leurs conditions de détention ou non.

    C'est un problème moral très épineux, auquel il n'est pas vraiment possible de répondre à mon avis.

    Car soit on se dit : on est pas comme eux, on les traite humainement, on leur laisse la télévision, etc etc etc. Mais ce sans possibilité de revenir nuire un jour à la société.
    Ou soit on se dit : il faut les punir pour les crimes qu'ils ont commis, vivre une vie décente en prison avec accès à la télévision et j'en passe serait indécent pour les victimes, ils doivent payer.

    J'imagine, dans le même ordre d'idée, que ces personnes sont souvent bien trop dangereuses pour s'adonner à des activités de groupe ou à un quelconque travail de production pour la société au sein de la prison, en paiement de leurs crimes.

    Par contre, pour l'effet dissuasif, on repassera. La peine de mort ou la menace d'une sanction quelconque n'ont jamais empêché quiconque souhaitant réellement commettre un crime de passer à l'acte, les statistiques le prouvent (je ne saurais vous communiquer de chiffres là comme ça mais au fil des ans j'ai lu, vu et entendu cela à plusieurs reprises dans des documentaires et autres).


    Sinon, merci pour le conseil de lecture de Naomi Klein, et pour ma part je vous conseille un film sur l'univers des prisons de haute sécurité : Ghosts... of the Civil Dead de John Hillcoat. Saisissant.

    Et bravo pour l'initiative de ce documentaire interactif, on a un peu l'impression d'être dans un Point & Click, de participer et de contribuer à la chose grâce au sondage et à la possibilité de consulter ou non les différents bonus. Cela redéfinit la position du spectateur, qui devient actif et n'est plus juste là à regarder. Tous ses sens sont sollicités, il doit lire, regarder des photos, regarder le film, il peut interagir sur ce forum enfin bref c'est vraiment très intéressant !
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    Bonjour à tous,

    Sachez qu'il existe dans cette prison un programme de 3 ans (bonnes actions: on progresse d'une année et mauvaises actions: on revient un échelon en dessous) consistants à réhabilité le détenu afin d'envisager un avenir dans une prison moins dure. Ce qui veut donc dire que les détenus se comportant de manière correcte on une chance d'entrevoir une fenêtre vers une réhabilitation totale dans plusieurs années. Cependant, et c'est là un des problèmes majeurs de système pénitentiaire américain, certains prisonniers sont retenus pour des crimes tellement déments que même une extrêmement bonne conduite et un rachat de ses fautes ne peut pas conduire à une libération, ils sont donc condamnés à mourir dans un bunker sans aucune échappatoire...
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    Aucun ne sortira jamais. En Californie, ils ont 37 000 condamnés à perpétuité (réelle). Alors j'imagine que sur l'ensemble des Etats-Unis, ils ont suffisamment de prisonniers dangereux pour remplir ce type d'établissement.
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    Incroyable documentaire (et site internet par la même occasion). Sujet prenant, et on a même du mal à y croire. Les Etats-Unis sont capables du meilleur comme du moins bon, ils sont capables de passer d'un extrême à l'autre. C'est ce qui en fait leur force... ou leur faiblesse, c'est selon. En tout cas leur singularité. Cela dit on ne peut que se questionner sur de tels établissements et de telles mesures carcérales. Priver tout être humain de tant de libertés est-ce réellement concevable sur le long terme ? La question est délicate. Je ne saurai y répondre.
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    Niica, ce n'est pas parce que l'ont est condamné à la prison à vie que on est forcément dangereux ;-)
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    "« On pourrait  croire qu'un bon moyen de supprimer  toute  tension désagréable […] est de supprimer toute espèce de stimulation sensorielle. Il n'en est rien, une expérience […] le montre […]. Les sujets sont confortablement allongés dans une chambre climatisée et insonorisée, et n'ont strictement rien à faire. Ils n'aperçoivent qu'une lumière diffuse à travers des lunettes translucides, n'entendent que le léger ronflement du climatiseur, n'ont guère de sensations tactiles […]. Ils ne se déplacent que pour prendre leurs repas ou aller aux toilettes. Malgré le salaire élevé qui leur est offert, la plupart d'entre eux ne peuvent pas supporter la situation plus de deux ou trois jours. En effet, après une douzaine d'heures, des troubles très désagréables apparaissent : hallucinations, baisse des capacités intellectuelles et motrices, perturbations émotionnelles. » [1] Et ce ne sont que les premières heures…
    De quoi intéresser les spécialistes de la torture, qui savent définir la qualité : « L'essentiel, c'est de ne laisser aucune marque… C'est efficace et ça nous donne du plaisir.» [2] Alors, bienvenue à cette « façon presque irrésistible d’obtenir des aveux ″sans violence″ [qu’est] la privation sensorielle (chambre sourde). Non recensée parmi les formes de torture, elle en est pourtant une (exploitée contre les ″prisonniers″ à Guantanamo par l’armée américaine), et des plus affreuses. » [3] Il fallait donc expérimenter en grand."
    [1] : (Maurice Reuchlin, « Psychologie », 6e édition, PUF, 8/1986, p. 410, d'après W Heron, « The pathology of the boredom », Scientific American, 1957, (196), n° 1, pp. 52-56)
    [2] : (Un policier brésilien, entretien, Jornal do Brasil, 2001, cité par Amnesty International, « Il faut mettre fin aux activités des marchands de douleur », http://web.amnesty.org/pages/stoptorture-021203-action-fra)
    [3] : (Denis Duclos, « Nouvelles techniques de fichage et de contrôle. Qui a peur de Big Brother ? », Le Monde diplomatique, 8/2004, p. 4, http://www.monde-diplomatique.fr/2004/08/DUCLOS/11493)
    [extrait de Liquidation Totale, "Prise de Tête", p. 516, http://noirestblanc.free.fr/livrenoirblanc.html)
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    En ce qui me concerne, je vous conseille également Naomi Klein et sa Stratégie du Choc. Je n'aime pas du tout ce genre d'incarcération. En un sens, ça me donne l'impression d'être moi-même criminelle que de ne pas réagir face à ce genre d'internement. Si les familles des victimes devaient torturer à mort dans de lentes et douloureuses souffrance les détenus qu'ils accusent, ce serait exactement la même chose, de mon point de vue. Les conditions de vie présentées sont inacceptables et inutiles. Ce n'est pas avec ce genre de choses qu'un détenu de tel calibre (les menaces internationales, etc. ...) se reconvertira. Ou du moins, on n'a pas besoin de telles conditions d'internement ! Il suffirait pour moi de les mettre à part, dans une sorte de ville. En gros, leur laisser leur liberté, mais de façon à ce qu'ils ne puissent pas nuire aux autres habitants du pays. Mais 23 heures par jour dans sa cellule sans son, les patients deviennent fou ! C'est un véritable centre de torture ! Nul être humain ne mérite ça, peu importe ce qu'il aurait bien pu accomplir ! Cela ne m'étonne pas qu'ils y torturent physiquement leurs détenus, puisque de toutes façons, personne ne semble autorisé à entrer dans cette forteresse.
    Je suis simplement révoltée. Un tel comportement d'une société qui se veut "libre" me sidère. En réalité, c'est tout notre système de vie qu'il faudrait revoir ! Trop de sécurité nuit à la liberté, c'est bien connu !
  30.  
    • Karene
    • le 27/04/2010 (édité le 27/04/2010)
     
    Arrêtez de vous appitoyer sur ses sales chiens qui ont tué, j'espère qu'il vous arrivera la même chose à vous ou à vos proches...
    C'est ce qu'il nous faut en France pour venir à bout des banlieues.

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