Trois jours à Sheffield, pour vivre vite et pitcher à la mort. Ou les tribulations de trois Français au nord de l’Angleterre…
C’était la semaine dernière. C’était avec el productor Alexandre Brachet (Upian). C’était avec Philippe Brault, co-réalisateur avec moi du webdoc Prison Valley. C’était avec Joel Ronez et Marianne Lévy Leblond (Arte). C’était à Sheffield. C’était en Angleterre. C’était bien. C’était intriguant. Passionnant.
Ça se passait autour d’une petite table. Une petite table pour de grands accords, et quelques beaux fou-rires, quelques rires de fou. Ça s’appelle le « meetmarket », c’est entre le salon des artistes-indépendants-qui-veulent-tout-contrôler et la foire aux bestiaux. Une petite table, donc. Et des badges, partout. Marqués « Producer ». BBC. Channel 4. PBS. Vingt minutes pour jouer ton film, raconter sa vie, déconner un peu, parler argent. Et sourire à qui mieux-mieux, parce que, bon, tout ça n’est pas bien sérieux et tellement important. A la fin, ça se termine toujours par ça : une clochette. Qui dit « c’est fini ».
Parmi les nombreuses rencontres, il y avait ce couple de Passion Pictures. Des gens adorables, rapides, vifs, des distributeurs anglais. Quand lui a dit qu’ils avaient bossé avec/sur le groupe Gorillaz, on a eu envie de les embrasser. On leur a raconté que, là bas, dans le Colorado, lors du tournage, on jouait tous les soirs le morceau « Clint Eastwood ». Parce que, bon, la Country, ça va cinq minutes, hein. Ils ont rigolé et nous ont dit de tenir bon. Indie or die.
Il y avait des Canadiens, francophones ou non, l’ami Brett Gaylor (de Eyesteelfilm, auteur du topissime Rip ! A Remix Manifesto), ceux de l’Office national du film Canadien, et des yeux de Télé Radio Canada.
Il y avait aussi cette femme du site du Guardian. Un peu ce qui se fait de mieux au monde, non, en matière de journalisme en ligne ? Quand elle pris le casque, avant de regarder l’introduction du film, on l’a prévenue, un peu géné : « vous verrez, il n’y a pas de visages pendant deux minutes ». Elle a rigolé : « c’est bien français, ça ! ». Puis… Puis… elle a promis de se battre pour nous, que ça en valait la peine.
Le reste, c’est le secret des affaires
On reprend le montage ce matin.