Mercredi 21 avril, quelque part dans Paris, une ligne de code suffit pour «lâcher» Prison Valley dans la nature. Récit d’une soirée où #prisonvalley va se répandre en quelques minutes.
19h17, hier soir, rue Saint Maur, Paris. Sur son clavier, un des développeurs de Prison Valley, Maxime Quintard, tape quatre lettres sur son clavier: «true». «True» comme vrai. «True» comme l’heure de vérité. «True» comme une ligne de code, une libération, enfin, 19h17, mercredi 21 avril, l’heure de vérité pour Prison Valley, la mise en ligne en catimini.
Les développeurs, ils adorent ça le catimini. Ça permet de tester grandeur nature. De voir comment le serveur se comporte. Comment la « bête » encaisse, ou non, les connexions.
Les producteurs, aussi, ils aiment bien le catimini. Parce que le catimini, ça dure jamais longtemps dorénavant. Le catimini, c’est le secret de polichinelle version 2010. A 19h30, Polichinelle s’appelle Twitter. Les connexions montent, et grimpent.
10. 22. 55. 77. Champagne. Arte, le diffuseur, a déboulé par surprise. Avec les partenaires Libération (cf. leur dossier special Prison Valley), Yahoo!, France Inter (ses page dédiées Prison Valley). Et des journalistes, des blogueurs, des inconnues, des responsables du Centre national du cinéma, sans qui rien de tout ça (etc)…
Faut vous dire un truc. Prison Valley, depuis les premières heures, ça s’est passé comme ça.
Catimini.
«True.»
Surprise.
Heure de vérité.
Et puis, c’est la spirale.
Au petit matin, 22 avril, ça monte encore. 84. 150. Puis 1000. Puis France Inter (voir l’émission «Comme on nous parle» de Pascale Clark). Puis 2000. Puis, la page noire. Le serveur cassé. En rade.
Là, nouvel aveu. Les développeurs, le serveur en rade, c’est leur plaisir caché, leur péché mignon, la peur qu’ils redoutent autant qu’ils espèrent: la machine les a domptés, ils vont se venger. Ne pas se fier à leurs regards inquiets, leurs sourires en coin de gourmandise sont plus proches de la vérité. True vs False. C’est un monde.
Au petit matin, quelques retours nous font part d’un certain désarroi. Le dispositif, pourtant annoncé dès l’entrée dans le programme et maîtrisable (sur twitter comme sur facebook, fort heureusement, le choix est TOUJOURS laissé à l’utilisateur de continuer ou non ce genre de publications automatiques). A 11h30, la décision est prise. On débranche la bête. Provisoirement. Le temps de la dompter. Le temps de proposer une alternative.
Pendant ce temps, le connexions au site se multiplient. Les premiers billets surgissent sur les forums. Des personnages du film se loggent à leur tour. Un an et demi après les premiers développements, Prison Valley nous échappe. «True». Le programme vit sa vie. Enfin, déjà. Sur twitter, sur le chat du programme, sur les blogs, les réactions en quasi direct affluent.
Un pur moment de rock ‘n roll.
5 commentaires
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Super rendu photo et vidéo, des belles idées d’interactions, un développement qui parait bien solide (malgrès l’heureuse montée en charge du serveur .
Chapo, voila le genre de résultat vers lequel on aimerait tendre (de manière beaucoup plus amateur et artisanale) avec notre webdoc « Faisonslemur ».
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OU SONT LES FILLES????
Non mais regardez-moi cette série de photos, c’est insensé!
On sent le gaz ou quoi?
Faites gaffe, les femmes du collectif la Barbe vont débarquer!
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c’est vrai ca !
ou etais tu emmanuelle ????
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Je suis artiste peintre plasticienne, travaillant diverses formes d’expressions dont la performance. Mon ami Franck Smith que vous avez rencontré et filmé m’envoie aujourd’hui votre lien . Je suis ravie car je recherche des sites sur l’enfermement (pas que carcérale). J’adore votre travail enfin d’une prouesse technologique de web master. Je film aussi tout pour l’instant m’inspire. Je cherche à vous contacter ,je suis actuellement sur Paris mais je vis près de Nantes(sud). Pouvons nous nous rencontrer ?
Je participe à un festival à Brest début juin
ICI ET ailleurs, notre performance est basé sur la connexion de Blogs d’enfermement , elle se réalisera dans une chambre d’hôtel Irlandais
et se nomme « AILLEURS, C’EST TOUT CONTRE »
A tres bientot Ariane
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erreur de frappe « j’adore…le film aussi tout m’inspire »
et pas je film