Catégories : Narration

19 fév

«Autant d’expériences diverses qui font soudain sens»

David Dufresne, l’enquêteur-réalisateur de Prison, interviewe Philippe Brault, le photographe-réalisateur de Valley. Variations autour d’un seul et même thème : le webdocumentaire, lui-même variations et fusions de nos métiers (photo, reporter, vidéaste). Drôle d’exercice.

Interviewer son alter-égo, un pote. Lui poser des questions, comme une conversation, comme le prolongement de plus d’un an de boulot, sous forme d’invation au débat. Je est un autre, Prison Valley.

Alors, mon gars…Toi qui es photoreporter depuis 17 ans… Ce premier webdoc, ça a changé quoi dans ta façon de travailler ?

Beaucoup de choses! D’habitude, en photographie, on choisit sa place, sa distance vis à vis du sujet et on n’utilise au final qu’une seule image. Sur Prison Valley, il fallait non plus raisonner en terme d’image unique mais penser à des séquences photographiques. C’est à dire : multiplier les valeurs de plans et d’axes caméra. En acceptant, aussi, l’utilisation dans le montage du film d’images parfois plus «faibles» que ce que j’aurais retenues pour un rendu exclusivement photo. Ça, c’est un travail radicalement nouveau.

De gauche à droite:  - Bent Jbeil, Liban Sud 2007. Mohamed habitait cette maison dans le centre ville de Bent jbeil. Il a perdu deux fils en août 2006 lors du conflit entre le Hezbollah et Israël.  -Guatemala City 2008. Quartier El Rosario, Zone 18. Gerson Lopez Chavarric dit « El Catracho » (le Hondurien), 22 ans, membre d’un gang, est abattu par des agents de sécurité.  - Kosovo 2008. Radojka Maksimovic vit chez son fils à Strpce, grande enclave serbe du sud du Kosovo. Son mari a été décapité après la guerre en 1999. Personne n'a jamais enquêté sur son assassinat.

De gauche à droite: - Bent Jbeil, Liban Sud 2007. Mohamed habitait cette maison dans le centre ville de Bent jbeil. Il a perdu deux fils en août 2006 lors du conflit entre le Hezbollah et Israël. -Guatemala City 2008. Quartier El Rosario, Zone 18. Gerson Lopez Chavarric dit « El Catracho » (le Hondurien), 22 ans, membre d’un gang, est abattu par des agents de sécurité. - Kosovo 2008. Radojka Maksimovic vit chez son fils à Strpce, grande enclave serbe du sud du Kosovo. Son mari a été décapité après la guerre en 1999. Personne n'a jamais enquêté sur son assassinat.

D’autant plus, mon cher ami, que tu venais de travailler ces dernières années avec un tout autre format, venu d’un autre siècle, même de deux autres siècles…

En 2006, j’ai en effet posé mes appareils de reportage, changé ma méthode de travail, et me suis mis à  travailler à la chambre photographique. Ce matériel lourd  me semblait correspondre à mon rythme, à mon monde intérieur. Mon approche du sujet n’était plus la même. Je ne passais plus pour un voleur d’image, je m’affirmais clairement comme photographe, avec un pied et un voile noir, à l’ancienne (en disant ça, «à l’ancienne», j’ai une pensée pour Erin, l’un des personnages du film qui nous a beaucoup appris, et marqués — vous verrez !). Ma posture changeait.  Cette nouvelle approche photographique a favorisé la mise en confiance avec les autres. Elle m’a aidé a approcher la violence dans le calme, au Liban, au Kosovo,  au Guatemala. Avec une chambre photographique, on ne s’autorise qu’une ou deux prises de vues par scène. Sa pratique suppose de savoir exactement ce que l’on veut raconter. Chaque photo que l’on prend trouve sa pertinence par rapport à une série. A l’inverse, le numérique n’impose aucune limite. Multiplier les prises de vues, c’est le risque de se disperser.

Et pourtant, pour Prison Valley, tu es revenu à des outils plus «rapides». Quelles incidences leur utilisation a-t-elle eu sur ta façon de procéder? Est-ce que ta façon même de cadrer a changé pour le webdoc? Et si oui, en quoi?

Dans le fond, je ne pense pas. Quelle que soit l’histoire que l’on veut raconter en images, on se trouve toujours face aux mêmes choix. Que garde-t-on dans le cadre, que laisse-t-on en dehors? C’est comme l’écriture, il y a un style, une culture, des façons de faire. Par contre, notre décision d’utiliser un format cinéma  (proche du cinémascope) m’a souvent obligé à reculer d’un pas, afin d’être certain que l’image finale ne soit pas amputée d’une information essentielle. Ce format «cinéma» n’étant pas matérialisé dans le viseur d’un appareil à photo, ça oblige à imaginer et à pas mal anticiper, comme dans le cinéma où l’on filme avec des caches noirs en haut et en bas de l’image, ou sans caches, en s’imaginant des barres noires.

Avant notre premier départ, je me souviens de longues discussions enflammées autour des formats avec l’équipe de développement d’Upian, et notamment de Sébastien Brothier, lui-même passionné par la photographie, et par Alexandre Brachet, le producteur pyromane. C’est technique, et c’est important. Tu peux nous en dire deux mots ?

Ça, nous en avons eu, des interrogations avec l’équipe d’Upian sur le choix du format de diffusion finale: 4/3, 16/9 ou panoramique ! Il était capital que nous partions dans le Colorado en étant tous d’accord. Nous devions d’un côté tenir compte du format des écrans d’ordinateur les plus répandus et, de l’autre, affirmer notre désir de nous démarquer des choix visuels qui règnent sur le Net, en optant notamment pour un format plus «cinéma». Pour Prison Valley, nous avons choisi de partir du numérique 24×36. Un format très dynamique, très reportage. Je dois avouer que je n’avais plus touché à ce format depuis pas mal de temps.

Canon City, Colorado. Juin 2009. Extrait de Prison Valley.

Canon City, Colorado. Juin 2009. Extrait de Prison Valley.

Entre le premier tournage (juin 2009) et le second (septembre 2009) dans le Colorado, tu as changé pas mal de choses dans tes méthodes. La première, la plus évidente, c’est que tu t’es mis à tourner beaucoup plus de vidéos. Comment as-tu appréhendé ça?

Lors de notre second voyage, nous savions tous deux exactement ce dont nous avions besoin en images pour raconter Prison Valley. Parfois une photo suffisait pour laisser voir, pour montrer, pour raconter. Parfois, l’image en mouvement s’imposait. Pour la narration, et pour le rythme. Et c’est là que j’ai plongé pour de bon dans cette nouvelle aventure multimédia. J’ai pris autant plaisir à soigner le cadre et la lumière en vidéo que j’en ai pour une photo. Et puis, je renouais avec une vieille expérience technique, acquise il y a vingt ans, comme assistant sur des tournages de fiction cinéma et de documentaires. C’était comme un ensemble d’expériences diverses qui, tout d’un coup, faisait sens.

Au fil des jours, sur place, j’ai senti une excitation particulière monter en toi. J’ai mis ça sur le compte du fait que tu te lâchais, que le projet t’emmenait ailleurs, vers d’autres méthodes, d’autres contraintes, et quelques libérations. Un tourbillon. J’ai rêvé?

Tu as raison… Avec Prison Valley, j’ai eu le sentiment d’apprendre chaque jour quelque chose de nouveau. Et ça, c’est absolument formidable. Ce projet est le résultat d’un travail d’équipe. Une seule personne serait incapable d’obtenir un résultat semblable. C’est quelque chose de très nouveau pour un photographe qui, en général, est plutôt un solitaire. Des échanges très riches, sur les nouvelles formes de narration, sur les possibilités que peut offrir le Web, etc. Sur de nouveaux débouchés pour la photographie aussi. Et puis, j’ai senti que la photographie m’entraînait, une fois de plus, à réaliser des choses que je n’aurais jamais pu faire autrement. En vingt ans, j’ai pénétré dans des endroits incroyables, rencontré des gens improbables. Et puis, aujourd’hui, il y a cette aventure, sans aucun doute un tournant dans mon métier.

Justement… Tu as visité plusieurs prisons en France, avant qu’on parte dans le Colorado. D’un point de vue du strict travail photographique, quelles différences y a t-il entre ici et là-bas ?

Il s’agit d’expériences radicalement différentes.  Sur Prison Valley, nous avons réfléchi et travaillé des mois avant de pouvoir pénétrer pour la première fois dans un des bâtiments pénitentiaires de la ville prison. Nous ne pouvions pas y rester des jours entiers mais nous savions exactement ce que nous voulions dire. Je m’étais préparé psychologiquement à ces moments.  En France, j’ai eu l’occasion de réaliser plusieurs reportages en prison pour la presse (Libé, l’Express et Panorama). Mais, à chaque fois, j’y allais pour une ou deux photos et puis le lendemain je repartais sur tout à fait autre chose. Mais quel que soit le pays,  faire des images en prison provoque un malaise certain. Je veux dire par là que nous avons d’un seul coup le sentiment d’un pouvoir énorme sur des individus enfermés, sous surveillance, qui peuvent à peine nous signifier que notre présence les dérange. Ou les arrange, tant elle rompt avec la routine… Prendre la photo de quelqu’un est déjà, en soi, un acte violent. Ici, cette violence était décuplée. Avec les années, on se blinde, on apprend à garder ses émotions pour l’image. L’appareil agit parfois comme un bouclier. Il protège. Sur certains reportages passés, je ne sais pas si j’aurais pu encaisser sans un appareil entre moi et la réalité des faits.

Et ici, nous avons fait un choix ensemble, dès la première photo à l’intérieur d’une des prisons que nous avons visitées. Je m’en souviens bien. C’était un prisonnier en train de faire le ménage dans un parloir. Tu l’as pris en photo, je lui ai tendu la feuille d’autorisation de reproduire son image, on s’est regardés tous les deux et on a dit: «On arrête là, on ne prendra aucun visage». Puis, on s’est tenus à cette décision. Mon cher Philippe, il est temps qu’on s’explique. Pourquoi ce choix?

D’abord, ce choix s’est fait parfois contre l’avis… de certains prisonniers ! Certains prisonniers nous demandaient bien au contraire de les filmer ou de les photographier. Comme celui qui nous lançait: «Hey, mais je veux être une star en France!». Nous voulions coûte que coûte respecter l’anonymat de ces individus. Nous pensions aussi à leur famille, à leurs proches. Ne montrer que des lieux, des silhouettes ou des parties de corps nous a laissé le temps d’affiner ce que nous voulions dire et au final d’utiliser toutes les images sans avoir recours au floutage ni au masquage des visages.

Cellule C5. On réveille mister Fox. Hirsute, mister Fox est beau comme un Dieu. Ici, tout est scellé: interphone, tabouret, toilette, paillasse, et peut-être même destin. Mister Fox se recouche.

Cellule C5. On réveille mister Fox. Hirsute, mister Fox est beau comme un Dieu. Ici, tout est scellé: interphone, tabouret, toilette, paillasse, et peut-être même destin. Mister Fox se recouche.

L’idée était, aussi, je crois, de bien rester sur notre question: montrer un système, ne juger personne. Déconstruire une industrie, celle des prisons; pas verser dans ce qu’on pourrait appeler une forme de voyeurisme. En même temps, l’univers carcéral est, comment dire, profondément esthétique. Avec ses lignes droites, ses blocs, ses portes, ses grilles, et ici, des uniformes rayés, des corridors immortalisés au cinéma. Est-ce que ça aussi, tu y as pensé en prenant tes photos? Est-ce que tu t’es dit qu’il y avait des « pièges visuels », des facilités? Et si oui, comment les éviter?

Sincèrement, non, je n’y ai pas pensé. Je me suis naturellement laissé porté par l’atmosphère qui se dégageait de ces lieux. Lorsque je fais des photos je ne parle pas. J’écoute, je reste totalement concentré sur l’image au point de faire abstraction de tout ce que j’ai pu déjà voir sur le sujet.

Il y a quelques jours, Le Monde consacrait un article à «La photo en prison» sous le titre «une liberté contrôlée». On y lisait qu’en France, «en prison, les photographes ont l’interdiction absolue de montrer les visages des détenus» – ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis. La journaliste, Claire Guillot, ajoutait: «Cette interdiction incontournable a d’ailleurs certainement contribué à faire naître la « photo de prison » comme genre en soi. Cellules et couloirs totalement vides, détenus réduits à des ombres, motifs à la symbolique lourde : barreaux, grillages, serrures, fenêtres obturées… Dans l’imagerie de la prison, l’humain est le grand absent. Un comble, quand partout on parle de surpopulation.». Qu’en dis tu?

Ce que dit Claire Guillot n’est pas seulement vrai pour la prison. Pour un photographe, la France est vraiment devenu un pays à part. Le droit à l’image, les risques de procès font qu’Il est aujourd’hui plus facile de partir travailler à l’étranger que de tenter  un regard sur la France. Comme pour les images de prison, il n’y a quasiment plus d’images de rues, plus rien sur la vie quotidienne. Comme la « photo de prison », une nouvelle « photo de rue » à vue le jour depuis quelques années : des paysages urbain, des natures mortes et plus aucun visage.  Cette « iberté de regard contrôlé » est un combat de plus a relever pour ceux qui ont choisi la photographie comme moyen d’expression.

Lors du second périple, nous sommes revenus sur place avec notre story-board. Et là, il a fallu sacrément veiller aux raccords lumière… Voilà bien une préoccupation plus film-documentaire que photographique, non?

Notre premier voyage en juin fût consacré essentiellement aux interviews, au repérage des lieux et à l’écriture du scénario. L’idée était de repartir là-bas avec notre story-board en poche et de consacrer ce second voyage essentiellement à l’image. Nous avons tourné Prison Valley entièrement en lumière naturelle. Pour retrouver les contrastes des scènes que nous avions tournées en juin, nous avons dû laisser passer les lumières « brûlées » qui frappent le Colorado en juillet et août, et attendre le mois de septembre où la hauteur du soleil est  sensiblement la même qu’au début de l’été. Où les rayons du soleil, frappent la terre selon le même axe, offrant des contrastes de lumière très proches.  Pendant tout le tournage, le travail sur la lumière s’est résumé à scruter le ciel pour tourner au moment opportun. A repérer avant le tournage comment allait se dérouler la course du soleil sur le décor : les parties en lumière, les parties dans l’ombre, etc. Rappelle-toi, nous avions écrit chaque scène à tourner, par jour, en fonction des heures et nous avons affiné tout ça sur place, selon les aléas météo.

Peux-tu nous parler matos quelques instants, quand bien même je sais que ce n’est pas ton truc. N’empêche, l’économie du webdoc passe aussi par là, par la miniaturisation matérielle… Alors, le son? Alors, ton Canon Mark II?

J’ai découvert les possibilités que peut offrir un appareil hybride comme le Mark II, quelques mois à peine avant le premier tournage de Prison Valley. Sincèrement, au départ, la seule chose qui m’intéressait avec ce boîtier était qu’il soit débrayable en manuel ainsi que la faible profondeur de champ que l’on peut obtenir, grâce à son capteur plein format, équivalent à celui d’une caméra 35 mm. Là, avec cet appareil, il se passait quelque chose dans le monde de la vidéo comme dans l’histoire du numérique. Tout ça commençait à devenir très intéressant pour des productions de qualité à petit ou moyen budget. Pour le son, c’est une autre histoire,  un autre métier aussi.  Il y a comme pour l’image, une profondeur de champ / son que je me sens incapable d’appréhender. Je n’ai jamais cru à l’homme orchestre. Et pourtant l’économie actuelle du Web doc nous a obligés à tout faire nous-mêmes. C’est d’ailleurs toi qui t’en es chargé.

Oui, bon… on verra ça une autre fois, hein… Pour finir, peux tu nous parler de la fin de l’agence photo L’ Œil public, dont tu as été membre pendant cinq années.  L’Œil public vient de fermer. Après Gamma, en 2009, ça fait beaucoup. Que dirais-tu de l’aventure Œil public et comment entrevois-tu l’avenir de ton métier ?

L’Œil Public était une agence de presse photo indépendante. Chaque photographe prenait part aux décisions, tous défendaient une certaine écriture photographique exigeante, privilégiant l’enquête plutôt que la simple image d’illustration. Nous vendions nos histoires et nos archives directement par le site et aussi par un relais d’agences à l’étranger, comme Grazia Neri en Italie, qui a d’ailleurs fermé l’été dernier. Après des mois de réflexion et une année 2009 difficile, nous avons préféré tourner la page. C’est sans doute la fin d’un modèle. Je crois qu’il n’est plus possible pour un petit groupe de se rassembler et de distribuer ses archives. Ça demande trop d’énergie. Tous les photographes de l’Oeil poursuivent aujourd’hui la route individuellement, avec pour certain des projets de moins en moins tournés vers la presse papier, fragilisée. Samuel Bollendorff a déjà réalisé deux Web documentaires dont Voyage au bout du charbon. Quant à Guillaume Herbaut, il travaille lui aussi sur Pripyat,  un projet de Web documentaire  pour les 25 ans de l’anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Le Web  est sans aucun doute l’un des terrains à investir pour des photographes-auteurs. Reste a trouver un modèle économique. Le Web documentaire n’en est qu’a ces débuts. Pour l’avenir de mon métier, franchement, je ne sais pas. Dans le champ de la photographie documentaire, il a toujours fallu se battre pour partir, rapporter des histoires et les diffuser. Ca va continuer.

Canon City, Colorado. Juin et septembre 2009. Extrait de Prison Valley.

Canon City, Colorado. Juin et septembre 2009. Extrait de Prison Valley.

Le Monde, encore lui, dans un article consacré à la fin de l’agence, entrevoyait le webdoc comme une des portes de sortie du photojournalisme… C’est bien sûr tentant mais encore très incertain, non?

Oui, tu as raison, je ne pense pas que le Web documentaire puisse sauver à lui seul une profession en crise. Ce n’est qu’une nouvelle manière de rapporter des histoires. D’ailleurs, tous les sujets ne peuvent pas faire l’objet d’un Web documentaire. Parfois un simple « diaporama sonore »  peut suffire à raconter quelque chose de fort. Il n’existe pas de modèle. Pas de case non plus. Le Web reste un espace de grande liberté. C’est ça qui est passionnant.

3 commentaires

  1. 1 20 février 2010 à 22 h 04 min
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    Je viens de parcourir plusieurs billets. La démarche m’intéresse au plus haut point et formule quelques unes des choses que je pense sur ces fameux « nouveaux médias ».

    Je suis toulousain, je fais des films, mais me considère aux confins du reportage, du cinéma et de l’internet.

    Je vous laisse le lien de mon film: comme « prison valley » il a besoin du net pour vivre et pour appeler d’autres projets.

    http://www.jmoinscombien.com

    N’hésite pas à nous donner votre avis, notre film est assez nouveau et on manque de recul.

    En tout cas on suivra le projet « prison valley »…s’il revient jusqu’à nous une fois terminé.

    mathieu

  2. 2
    nadir
    21 février 2010 à 14 h 10 min
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    bonjour,
    je vous contact à ce jour, car j’ai un probleme qui me bouffe à petits feux.
    Le 15 novembre 2005 , je fus jetté en prison pour tentative de meurtre suite à une bagarre, 8 mois après je fu libéré pour default de preuve.
    les temoins m’ayant soit disant vu , ont déclaré que c’était les gendarmes qui les ont forcés à dire que c’etait moi et cela lors de la confrontation.
    la bagarre a eu lieu entre l’ex de ma copine plus ses camarades et moi avec 4 de mes amis, c’etait stupide et pas intelligent et je pense mérité d’etre puni pour cela, mais le gars à pris plusieurs coups de couteaux et son camarade aussi, ce n’est pas moi qui est porté les coups et le pire c’est qu’ils n’ont pas trouvé l’arme.
    Je ne sais toujours pas qui à porté ces coups, je fu jugé en assise en mai 2008 ou j’ai pu crié et prouvé mon innocence, face a une personne qui est malheureusement handicapé aujourd’hui, croiyez moi que je regrette son état. Lors du jugement le gendarmes m’aiyant lu mes droits à déclaré ne m’avoir jamais vu, manque de chance pour lui j’ai pu le decrire avant qu’il ne vienne à la barre. les temoins ont de nouveau déclaré avoir été forçé par les gendarmes à dire que c’etait moi et qu’ils m’ont vu. Je fu jugé non coupable de tentative de meurtre et coupable de l’avoir frappé et j’ai pris une amende pour cela, ce qui est mérité car je pouvais evité de me battre. Le parquet du mans suite à cela a fait appel et me voila de nouveau jugé prochainement les 10 11 et 12 mai 2010.
    Cette histoire date d’il y a 5 ans, depuis le 15 novermbre 2005 j’ai arreté de vivre, j’ai perdu tout ce que j’étais et le comble j’apprends mon jugement a travers des journaux, je n’ai meme pas été prévenu par la justice, j’en ai marre d’etre traité comme un chien par un état frauduleux, j’etais innoncent et je le suis toujours, je ne souhaite la mort de personne et ne sait plus quoi faire ni a qui m’adressé.
    De nos jours, je suis cadre et je vais etre papa au mois de Mai. Je verrais peut etre pas ma fille naître, je ne serais peut pas auprés d’elle et la voir grandire.
    dans cette histoire ce n’est meme pas moi qui donne rendez-vous, mais l’autre j’ai suivi betement, le gars etait l’ex de ma copine , il ne supportait pas de la voir avec un autre d’où cette violence stupide. depuis j’ai quitté ma copine car c’etait dur de vivre avec ça et encore plus de la voir chaques jours , je n’arrivais plus à lui donné tout ce qu’une femme est en droit d’attendre de son homme.
    Elle est avec quelqu’un d’autre et elle est devenue maman, ce qui est la plus belle chose qui pouvait lui arrivé.
    Bien sur n’ayant pas le comportement de son ex, son nouveau mari n’a jamais eu de probleme avec moi.
    Ajourd’hui le plus dur est de vivre comme cela depuis 5 ans sans savoir ce qu’ils vont faire de moi, que puis je faire ?
    Quoi dire ?

    La prison est une destruction à petit feu, lorsque je suis sorti , je n’ai pas supporté le choc je voulais mourrire en prison en me dopé aux médicaments pour que je ne fasse pas de conneries et que je reste calme a peu prés 10 cachets par jour, j’en avais besoin pour tenir. a ma sortie je n’etais plus rien juste une loc sans cachet, j’avais plus de cachet j’etais dans la merde, pas de travail rien.
    J’ai mis 3 ans pour me débarrassé de ces cochonneries de cachets et je ne veux pas pour erreur de jeunesse, finir avec de nouveaux cachets perdre à nouveau mon travail et laissé ma femme dans une situation folle d’etre maman sans le pére.

    Que puis je faire, je vous en supplie du plus profond de mon coeur, de tout ce que j’ai de plus cher au monde . AIDEZ MOI !!!! je vous en supplie.

  3. 3 21 février 2010 à 19 h 13 min
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    Cher Nadir,

    Merci pour votre témoignage. Le publier, c’est essayer – comme l’on peut – de vous aider… Mais que faire de plus? L’un des buts principaux de Prison Valley sera, précisément, de débattre de l’enfermement, des conditions de détention. Tout notre projet tourne, en fait, autour de ça. Réaliser des films pour débattre.

    Bien cordialement, Nadir. Et merci encore. Et tenez bon.
    David